« À vouloir s'occuper de tout dans l'Etat-providence.... on en arrive à ne plus s'occuper de l'essentiel pour les citoyens!»
« À vouloir s'occuper de tout dans l'Etat-providence... on en arrive à ne plus s'occuper de l'essentiel pour les citoyens!»
Le principe de base de l'Etat-providence, c'est d'apporter aux citoyens une meilleure protection et une solidarité plus marquée en vue de renforcer la cohésion sociale. Cette idée est née dans la seconde moitié du 19 et début 20ème siècle dans les États industrialisés qui vont mettre en place une intervention à la fois économique et sociale.
En effet, le renforcement de cette cohésion sociale passe par une plus grande justice redistributive des ressources entre les citoyens et par la mise en place également d'un système de progressivité fiscale. Il en sera de même du développement des services publics comme l'école permettant ainsi une meilleure insertion professionnelle dans la collectivité reposant uniquement sur le mérite. Dans le même ordre d'idées, il y aura la mise en place d'un système de protection sociale pour aider les citoyens à faire face aux circonstances imprévisibles de la vie. Celui-ci repose sur le principe de l'assistance et de la solidarité ( aide-sociale par exemple). Ce principe repose sur le principe de l'assurance pour couvrir les risques de la maladie et ceux liés à la diminution des revenus à l'occasion du départ à la retraite par exemple. Force est de constater que ces politiques, reposant sur fondement une forte croissance économique ont connu un franc succès auprès des États qui ont développé une importante protection collective pour permettre aux citoyens de faire face aux aléas de la vie.
Autres réalités, c'est la croissance des salaires et l'existence d'une classe moyenne dans les pays industrialisés basée sur une économie de consommation de masse. C'est dire que vers la fin du 19ème siècle début 20ème, l'Etat-providence s'est imposé comme le véritable acteur de la cohésion sociale et de ce fait, il a pris des proportions considérables à travers des dispositifs ayant pour but la réduction des inégalités et des phénomènes de l'exclusion grâce à un interventionnisme étatique important.
Mis en place pour répondre aux imperfections du libéralisme, le mythe de « l'Etat dont on attend tout» s'est progressivement effondré à partir des années 1970 suite au premier choc pétrolier. L'Etat-providence a été dès lors confronté à de nombreuses crises auxquelles il ne pouvait offrir de solutions compte tenu de la détérioration de l'état des finances publiques. Les limites de l'Etat-providence procède de cette réalité dans la mesure où l'opinion considère désormais qu'en voulant s'occuper de « tout» l'Etat a entravé les capacités créatives et l'esprit d'initiative de l'individu. Il ne plus efficacement faire face aux nouvelles circonstances économiques et sociales à cause de ses capacités budgétaires limitées. Depuis la nouvelle crise du capitalisme de 2008, les États vivent de plus en plus des situations économiques difficiles suite à la crise de financement ( montée des déficits et de la dette). Pour le dire clairement, les États vivent au-dessus de leurs moyens car les dépenses sont plus élevées que les recettes. Et pour parvenir à un équilibre budgétaire, ils procèdent à des coupures des sommes allouées pour le développement dans tous les domaines privant ainsi l'Administration publique de véritables capacités d'intervention dans les domaines sociaux notamment ceux de la réduction du chômage, du bien être et de la mobilité sociale.
Conclusion
Compte tenu de tous ces facteurs, on peut se poser la question suivante: l'État peut-il tout faire?
Pour moi la réponse c'est Non.
De nos jours, pour que l'Etat-providence soit efficace, il doit être repensé. Par exemple, pour mieux assurer ses missions de solidarité et d'intérêt général, il doit être à la tête d'un mouvement créateur de richesse à travers des investissements en partenariat avec le secteur privé libérant ainsi sous certaines conditions l'initiative privée.Il faut nécessairement un retour au vrai sens du libéralisme avec pour corollaire: l'initiative et la responsabilité.
M. Bah Ibrahima.
Références;
Pierre Rosanvallon, la crise de l'Etat-providence, Paris, Éditions du seuil, coll. «Points Essais», 1981
Pierre Rosanvallon, la nouvelle question sociale, Paris, Éditions du seuil. « Points Essais», 1995.
Ulrich Beck, la société du risque: sur la voie d'une autre modernité, Paris, Flammarion, coll. « Champs Essais», 2008.
Commentaires
Une question bien centrée par les temps qui courent cher Bah. À lire attentivement.