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Blogue # 2 : LES ILLUSTRATIONS DE L’ETAT DE DROIT A TRAVERS LE PRINTEMPS ARABE-Vivien

LES ILLUSTRATIONS DE L’ETAT DE DROIT A TRAVERS LE PRINTEMPS ARABE

 

 

L’actualité brûlante de ces derniers mois a mis en lumière quelques pays arabes, notamment ceux du Maghreb, certains pays du Proche-Orient et du golfe. En effet, commencé par la Tunisie avec le départ et l’exil du président Zine El Abidine Ben Ali, ce vent d’émancipation et de contestation des régimes dictatoriaux en place s’est étendu à l’Egypte qui a vu la chute de Hosni Moubarak. La Lybie a suivi avec un affrontement entre les partisans du ‘Guide de la Révolution Libyenne’ et les insurgés, ce qui s’est soldé par la mort de Mouammar Kadhafi et la montée aux affaires du Conseil National de Transition (CNT). Au Maroc, les contestations ont eu raison du gouvernement en place. L’Algérie a connu aussi des manifestations, mais qui ont été réprimées, puis qui se sont essoufflées. Actuellement, le Yémen et la Syrie connaissent des révolutions extraordinaires. Rappelons que le président Ali Abdallah Saleh du Yémen a dû aller se faire soigner car victime d’un assaut qui a failli lui couter la vie et cela à cause des violentes répressions contre son peuple. Quant à Bachar Al Assad de la Syrie, face aux contestations de son peuple et à l’isolation de son régime sur le plan international, il continue à résister malgré les milliers de morts causés par les répressions.

 

Toutes ces manifestations, ces soulèvements, ces revendications populaires nous poussent à nous interroger sur quelques points : les peuples arabes vivant dans ces régimes n’ont-ils pas atteint un certain degré de maturité intellectuelle et politique au point de se rendre compte que les régimes dans lesquels ils vivent ne respectent pas leurs aspirations et ne représentent pas leur volonté ? Les régimes et gouvernements dans lesquels ces soulèvements populaires ont lieu sont-ils des Etats de Droit ? De ces interrogations, il se dégage des principes et enjeux fondamentaux de l’administration publique : le respect des droits et des libertés du peuple, d’où le manque de prise en compte de ses aspirations, et ensuite, le respect des institutions de la République.

 

Le fait que les populations arabes dans les pays où se sont déroulées ces révolutions se soient soulevées contre leurs institutions peut s’interpréter déjà par ce que, comme beaucoup d’analystes l’on dit, c’est en raison d’un phénomène de contagion qui s’est répandu dans le monde arabe. Mais on pourrait rentrer plus en profondeur en soulevant que ces pays ont atteint un niveau d’ouverture d’esprit, de maturité et de compréhension d’un certain nombre de choses. En fait, en plus de la mondialisation, des échanges et du développement des moyens de communication et de télécommunication, cette maturité cet éveil vient aussi et surtout de l’éducation. Les citoyens pour la plupart de ces pays arabes sont éduqués, ils ont accès à la formation pour la grande majorité des personnes. Désormais, l’accès à l’information est possible et donc, il y a une prise de conscience que les conditions dans lesquelles vivent les gens ne sont pas idéales et qu’avec les ressources les moyens et les possibilités dont l’Etat dispose, il est possible d’aspirer à mieux. Pourtant la réalité est que le peuple est frustré de ce que ses désirs et ses volontés ne sont pas respectés, pire encore, il y a de l’impunité qui s’installe et les conditions de vie étant de plus en plus difficiles, à cause des ambitions égoïstes des dirigeants et de l’incapacité des élus à les représenter valablement, les populations se font directement entendre au travers de manifestations populaires et autres revendications.

 

La maturité intellectuelle et /ou politique des peuples arabes dans ces pays les amène donc à se rendre compte que leurs représentants et leurs élus ne servent pas les intérêts de tous. C’est ainsi que actuellement, après la déchéance de plusieurs leaders arabes ou de certains gouvernements que nous avons vécu en direct, le peuple fait connaître ses revendications en réclamant le droit de pouvoir choisir ses représentants et ce faisant, il accomplit un acte citoyen en allant voter. On pourrait prendre l’exemple de la Tunisie qui s’est prononcée en choisissant ses élus, le Maroc, la Lybie qui organisera bientôt des élections après la défaite des pro-Kadhafi et la victoire du CNT. C’est aussi le cas du Yémen car le gouvernement en place a accepté la tenue d’élections Législatives dans des délais très proches. L’Egypte, après la pression populaire mise sur Moubarak et son départ, l’armée a pris le pouvoir et nommé un gouvernement. Ce gouvernement a été contesté et déchu. La population a donc insisté afin de pouvoir se prononcer et choisir elle-même ses élus, ceux-là qui la représentera et devra être à l’écoute de ses aspirations. On constate ainsi que le peuple veut jouer de tout son poids en jouissant pleinement de ses droits et en ne les laissant pas bafouer. Pour autant, cela prend un minimum de préalables. Parmi ces préalables le rôle de l’éducation est central car éveille la conscience de la population. On peut donc se demander si, au vu des évènements actuels dans le monde arabe, ces pays sont des Etats de Droit.

 

Les pays et Etats où souffle le vent du printemps arabe sont sensés être des Etats de Droit car les institutions qui caractérisent les Etats de Droit existent bel et bien mais force est de constater que ce n’est pas toujours vrai dans la pratique, car si on veut définir sommairement ce qu’est un Etat de Droit, on dira que c’est un Etat où le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir Judiciaire sont présents et interdépendants. Mais où un de ces pouvoirs n’est pas supérieur à l’autre et ne peut pas influencer les actions de cet autre pouvoir. Ces institutions souveraines de la république agissent en toute liberté et indépendance.

 

Les Etats et gouvernements actuellement concernés par les révolutions arabes, ne peuvent pas, tel que nous venons de présenter ce qu’est un Etat de Droit, se prévaloir d’agir entant que tel. En effet, dans la plupart de ces pays, le pouvoir exécutif (pour les Etats), est souvent celui qui concentre tous les pouvoirs et dicte sa conduite au pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif. Le pouvoir Législatif (pour les Gouvernements), dicte la conduite à suivre au pouvoir Judiciaire. En effet, le risque lors qu’est concentré trop de pouvoir entre les mains d’une seule de ces trois institutions, fausse l’équilibre qui doit exister entre elles. Ce qui a pour conséquence que les instances punitives ne jouent plus leurs rôles, les instances législatives et représentatives du peuple sont muselées et/ou corrompues (pour les Etats). Les revendications des populations sont très peu ou pas prises en compte, on assiste aussi à toute sorte d’impunité et d’injustice, comme c’est le cas des pays qui vivent les révolutions en monde arabe.

 

En définitive, le printemps arabe est révélateur de la maturité de la plupart des  pays dans lesquels se passent ces révolutions car il faut cette maturité pour prendre conscience de la situation dans laquelle on se trouve et aspirer à mieux. Les élections qui ont lieu démontrent encore de cette maturité de la population afin de vouloir instaurer un véritable Etat de Droit. Cet Etat de Droit que revendiquent les populations ne sont pas véritablement instaurés dans ces pays, et pour cause, en général, le pouvoir exécutif domine le législatif et le judiciaire, ou bien le législatif prime sur le reste et imposera sa loi au judiciaire, laissant libre cours à toute sorte d’iniquité et pratiques malsaines. Les principes et enjeux de l’administration publique permettent et aident à comprendre les différents mouvements sociopolitiques dans le monde et donc par conséquent, avoir une vision critique sur ces derniers.

 

Vivien Roméo Djieuga Tchouatcha

(ENP 7505, mardi après-midi)

 

Commentaires

  • Un bon deuxième blogue Vivien. On va lire , scruter et analyser et...faire le jugement. Bravo
    Prof

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