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Pour les écoeurés du mois de septembre! Fr. Boulé

Foutue rentrée. C’est reparti. Les sondages sur le temps que ça prend au montréalais moyen pour se rendre au travail. Le temps d’attente sur les ponts pour les membres du 450. La pollution. La faute des travaux. La faute des entreprises regroupées au centre-ville. La faute des étudiants. La faute de tous les méchants qui ont une voiture. Les lobbys écolo-grano vs les lobbys pro-droit-à-un-mode-de-transport-qui-évite-de-partager-le-rhume-du-voisin. Et les solutions, les promesses et les projets qui fusent de toutes parts. Vraiment, j’ironise à peine, cette année, ça détonne!

 

            Wow! Un mois gratuit si on s’abonne pour un an à la STM! Quel incitatif! Pour 6$ par mois, vous croyez sans doute que ça va réveiller les automobilistes? Quand la location de la voiture, l’essence, les assurances, l’immatriculation, le permis, l’entretien et les réparations peuvent se chiffrer rapidement à plus de 10 000$ par année? Vous croyez vraiment que ça va faire basculer les irréductibles du droit au transport personnel en automobile?

 

            Ce serait oublier l’adage voulant que «le temps, c’est de l’argent». Surtout si les gestionnaires modernes nous permettent de partir 30 minutes plus tôt en pm, acceptent les modifications d’horaire ou le télé-travail comme baume à ce maudit mois de septembre où les gens semblent avoir oublié l’art de l’embrayage après un passage au neutre estival. Il y aura toujours les quelques-uns dans le déni qui continuent de faire croire qu’ils font Brossard-Dorval en 30 minutes chaque matin et en pas vraiment plus longtemps le soir dans le trafic -quand j’ai de la difficulté à faire la distance qui sépare St-Henri et Lasalle en ce même délai aux heures de pointe- et qui disent que, de toute manière, ça leur permet de relaxer…

 

            À l’exception donc de ces irréductibles, la majorité sociale convient que le trafic est infernal. Qu’ils le vivent, le voient, le sentent ou l’entendent, une majorité de parties prenantes désirent proposer leurs solutions. La gestion d’un projet conjoint fédéral, provincial et municipal semble toujours être une guerre de tranchées qui ne raccorde pas les mêmes alliés, même si l’objectif est le même au bout du compte. Mais la question persiste : allez-vous réaliser que tant que ce sera aussi long (et souvent plus long) en transport en commun qu’en voiture, JAMAIS les gens ne seront portés à faire le changement d’habitude?

 

            Bien sûr, si vous faites partie de la minorité qui marchez moins de 5 minutes pour vous rendre au métro le plus près et que votre lieu de travail est à moins de 5 minutes de marche d’une station de métro, excluez-vous du calcul (Citoyens du Noble Plateau et «cyclistes-même-en-janvier» ne vous manifestez pas!). Cependant, ajoutez un déplacement en autobus, une distance de marche plus significative, l’attente du «transfert», parfois un second autobus, le temps pour stationner ou sortir la voiture d’un stationnement «incitatif» et oups… Ça vaut encore la peine? Le nerf de la guerre, à l’ère de l’informatique qui ne va jamais assez vite et dans la culture de l’instantané, c’est le temps. Et c’est tout ce qui compte. Sans compter qu’en voiture, on est presque déjà au bureau, on peut relever les messages de la boite vocale, faire des appels, il y a parfois même certains qui lisent leurs courriels dans le décorum qu’offre le Centre-ville à partir d’un pont Jacques-Cartier congestionné! Que demander de mieux et surtout, pourquoi changer?

 

            Sérieusement, avec vos pompeuses annonces de corridors prioritaires à venir et d’augmentation éventuelle du nombre de véhicules en circulation pour les transports en commun, sachez que tant que je ne pourrai pas être assis dans un autobus qui passera de façon prioritaire à côté d’une longue ligne de voitures enfilées au neutre sans avoir à me soucier du reste, je ne serai pas un fier utilisateur du transport en commun. Surtout pas si ces corridors prioritaires restent limités à de petits tronçons d’autoroute problématiques ou à certains ponts. Dirigeants des organismes et ministères concernés, réveillez-vous et OSEZ si vous souhaitez à ce point résoudre le problème. Cessez de faire semblant en attendant les millions en investissements du gouvernement!

 

Dans le contexte actuel, les petits changements simples sont souvent les plus efficaces à court terme. Faites comme M. Ferrandez qui se fait détester dans sa propre paroisse! On pourra dire ce qu’on voudra à son égard mais il ne fait que faire ce qu’il avait annoncé dans son programme électoral! Enfin, même si je reconnais la progression effectuée depuis quelques années, sachez qu’il en reste encore beaucoup à faire pour me convaincre de votre réel désir d’améliorer les choses, et donc, pour avoir un impact significatif sur les habitudes d’une majorité d’utilisateurs potentiels.

 

 

Frédérick Boulé

ENP-7505

 

Commentaires

  • Je suis d’accord que le changement des habitudes se base sur des éléments objectifs tels la différence de temps entre le transport public et personnel en automobile ou le coût entre les deux. À certains égards, le pourrissement de la situation et l’amélioration du transport en commun agiront aussi sur les comportements.
    Cependant, je crois que là ou des progrès significatifs et durables sont enregistrés notamment dans certains pays d’Europe, la conscience environnementale des citoyens et citoyennes y est pour beaucoup. Il faudra agir à ce niveau là sur le long terme tout en performant le transport collectif à court et moyen terme.


    Lionel Fleuristin
    ENP 7505, Automne 2011

  • Il est vrai que la question des transports est un sujet de discussion fréquent au sein de le population. Je crois que nous avons, à Montréal, un des meilleurs réseaux de transport en Amérique du Nord. Par exemple, pour se déplacer d'une point A à Z de l'île, il est rare que cela prend plus qu'une heure. Et généralement, c'est le même temps en vélo, pour les adeptes de ce sport.

    Il est vrai que c'est un peu plus compliqué pour les personnes qui habitent sur l'une des 2 rives. Mais il y a quand même un métro à Longueuil et à Laval et des autobus rapides circulant sur voies réservées qui font la navette jusqu'à ces points! Par exemple, habitant le nord de l'île de Montréal, me rendre à Brossard me prend près d'une heure dans le trafic versus le même temps en métro, jusqu'au métro Bonaventure et avec l'autobus express aux 10 minutes. Dans ce cas, j'opte sans hésitation pour le choix numéro 2 et je conteste votre propos qui dit: "tant que ce sera aussi long en transport en commun qu’en voiture, JAMAIS les gens ne seront portés à faire le changement d’habitude," Personnellement, je préfère passer 1 heure à lire calmement dans un autobus et faire aller mes jambes lors des transferts que de stresser dans ma voiture pendant tout ce temps.

    Maintenant, cela ne change rien au fait que le gouvernement devrait investir davantage dans les réseaux routiers et de transports collectifs mais je doute parfois de la volonté politique surtout avec toutes les histoires de corruption que l'on entend! Bref, je pense que les facteurs à considérer dans cette cause sont:
    -Une réelle volonté politique
    -Un arrêt à la corruption et des moyens à mettre en place pour éviter une fuite des cerveaux des professionnels du secteur public au privé
    -Un financement plus important
    -De l'innovation
    -Une collaboration avec des experts du développement durable

    Marie-Claude Lortie
    ENP-7505 (lundi soir) 01-01-2011

  • Les instances publiques ont de bonnes intentions mais, malgré tout, on constate que le transport en commun ne se développe pas aussi rapidement qu’on le souhaite. Avant de critiquer les dirigeants, il ne faut pas oublier la lourdeur du processus. La plupart des projets d’améliorations de transport en commun doivent faire l’objet de consensus entre les administrations impliquées. Cela dépend souvent d’un multipartenariat entre organismes publics, qu’ils soient bailleurs de fonds ou pas.

    De plus, chaque projet doit respecter les normes provenant de différents intérêts publics: les mesures environnementales, la croissance économique, les consultations publiques, répondre aux attentes de développement durable et veiller à la qualité de vie. Tout ça, fait en sorte que les projets sont ambitieux et interminables. Le plan stratégique de la STM le démontre clairement; il tient compte de tous ces facteurs afin d’augmenter ses chances d’approbation par la ville de Montréal et la CMM.

    Statistiques à l’appui, l’achalandage du réseau de la STM (nombre de déplacements) a augmenté au cours des 20 dernières années. Est-ce le résultat d’un service accru ou est-ce seulement étroitement lié à l’accroissement de la population montréalaise et des banlieues? En réalité, quelle est l’évolution de l’utilisation par habitant?

    Quant au transport des banlieusards, la juridiction fédérale de deux principaux ponts à Montréal et des voies ferrées partagées avec le transport de marchandise amènent une complexité importante à gérer. Le nombre de partenaires se multiplie et les priorités d’action ne sont malheureusement pas nécessairement convergentes.

    Nathalie Audet
    ENP-7505 - 2 octobre 2011

  • Nous vivons dans un contexte où la marge de manœuvre budgétaire des différents niveaux de gouvernement est réduite et où celle-ci est utilisée pour des urgences plus pressantes que les transports en commun. Les gouvernements successifs des dernières décennies ont pris des retards en matière de développement de ce mode de transport et ont d’avantage essayé de maintenir le rythme des constructions et maintenances du réseau routier pour accompagner l’étalement urbain. Il est grand temps de changer de cap!

    Il faut que nos élus aient enfin le courage de se projeter dans le 21ème siècle en prenant des mesures radicales pour améliorer de façon tangible le système de transport en commun, afin que Frédéric puisse dépasser la fille de voiture à l’arrêt, confortablement assis dans un bus, ou un tramway. Il faut accepter les erreurs des générations précédentes qui ont plus misées sur l’asphalte que sur le rail.

    Afin d’effectuer ce saut, je ne vois pas d’autres moyens que de faire financer de grands projets de transports en commun par ceux qui utilisent leur voiture pour se rendre au travail chaque jour. Il faut instaurer des péages sur tous les ponts qui mènent à Montréal, pour que les changements de mentalités commencent à s’opérer tout de suite. Les sommes d’argent ainsi collectées dès les premières années devront aboutir très rapidement à des constructions de lignes de tramways ou en achat de bus et de trains de banlieue supplémentaires. L’automobiliste payeur réalisera ainsi que son argent n’est pas gaspillé et sera plus réceptif à laisser son véhicule à la maison. Il faut démontrer rapidement qu’il existe une véritable alternative à l’automobile, comme cela a été brillamment fait dans bons nombres de villes européennes dans la dernière décennie. Il s’agit là de redonner un véritable poumon à la ville et éviter les impacts économiques que ces congestions pourraient engendrer.

    Jean-Marie Heurtebize
    ENAP-7505 Cours du Lundi

  • Bravo encore et encore pour oser un commentaire public sur une question d'actualité pour faire voir des principes d'administration publique concrets.
    N'oublions pas de s'assurer une copie-papier dans les cahiers réservés à cette fin.
    Ceci s'applqiue aussi pour les "commentateurs" de Frédéric.
    Et bientôt ...de la correction, au sens d'examen de la copie !
    Prof - dimanche le 23 octobre

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