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Blogue 2, Proulx

 

Prêt pas prêt, j’y vais!

 

En janvier 2007, le ministre Charest annonçait la construction de la centrale Eastman et la dérivation de la rivière Rupert. Malgré une forte opposition des écologistes et des autochtones de la région, le 7 novembre dernier, on pouvait lire dans les journaux qu’Hydro-Québec amorçait la dérivation partielle de la rivière.

 

C’est à se questionner sur les motivations du gouvernement dans cette prise de décision puisque des enjeux majeurs restent en suspend ou non pas été pris en compte :

  • Manque d’éthique dans la stratégie de consultation
  • « Non-respect » du traité de la Paix des Braves dans le processus de consultation
  • Minimisation des effets environnementaux néfastes
  • Perte de la dernière grande rivière vierge au monde
  • Développement durable et régionale ? ou des valeurs politiques et économiques importantes!
  • Impacts socio-culturels sur les communautés

 

Personnellement, j’ai l’impression qu’on (la population au sens large) se fait niaisée par le gouvernement Charest. Il semble qu’ils ont agi dans un intérêt d’électoralisme (développement du projet durant les élections de 2007) et c’est tout. Ils ont tout fait pour éviter d’être confrontés à l’opinion des partis opposés au projet en menant soi-disant une consultation où le sort du projet était déjà réglé et entendu. On appelle ça faire preuve de démocratie?

 

Les communautés

 

Les Cris ont toujours été très divisés sur ce projet. Tous les Cris sont attachés à leurs cultures et ils considèrent que la pratique de la chasse et de la pêche constitue une valeur fondamentale de la société crie. Or, il subsiste qu’une partie d’entre eux veut s’inscrire dans la modernité avec les modifications des valeurs traditionnelles que cela entraîne.

 

Le territoire actuel est occupé par neuf communautés Cris et il est très vaste. Le projet de détournement de la rivière Rupert touche principalement les communautés Cris de Chisasibi, de Waskaganish, de Nemaska et de Mistissini. La plus importante d’entre elles est Chisasibi, qui compte environ 3200 Cris, situé à plus de 260 kilomètres à vol d’oiseau du village de Waskaganish qui lui compte moins de 1800 Cris. On retrouve aussi la communauté de Whapmagoostui situé à 428 kilomètres à vol d’oiseau de l’embouchure de la rivière. Il est évident qu’étant donné sa situation géographique, Whapmagoostui ne subira pas les mêmes impacts du détournement de la Rupert. Or, le gouvernement du Québec considère dans l’évaluation de ce projet que leur voix est aussi considérable que le vote des habitants de Waskaganish qui verront leur rivière perdre une partie importante de son débit. Voilà un exemple, parmi tant d’autres, des visées de nos décideurs dans la machination de ce projet.

 

Les chefs de ses communautés ont déclaré leur opposition au projet de dérivation de la rivière, en novembre 2006, suite aux résultats présentés par les experts fédéraux et par les analyses de la Fondation Rivière concernant la concentration de mercure dans les réservoirs ainsi que les effets résiduels sur la santé des communautés, entre autres. De plus, l’aspect économique est un enjeu important dans l’intérêt de ce projet. Plusieurs communautés, dont Chisasibi, travaillent sur des projets de production éolienne, craignent que le projet de la Rupert retarde de plusieurs années le développement de parcs éoliens sur des emplacements de choix. Sans oublier que plusieurs des membres du Grand Conseil espèrent pouvoir réclamer leur dû prévu en compensation pour ce projet, un enjeu qui doit être encore débattu malgré la signature du traité de la Paix des Braves.

 

 

L’éthique et la consultation

 

Hydro-Québec se targue que les Cris ont approuvé le projet de détournement de la rivière Rupert lorsqu’ils ont entériné la Paix des Braves déclarait un journaliste du Devoir.

 

La signature du traité de la Paix des Braves en 2002 concluait une entente de quinze principes stipulant la reconnaissance de onze nations autochtones ainsi que des droits. Ce traité visait à mettre fin à des décennies de poursuites judiciaires contre Québec au moyen d’un règlement à l’amiable et prévoyait des ententes distinctes avec compensations financières pour le projet de barrage EMIA-Rupert. Or, il semble que les enjeux du traité ouvrent très grande la porte aux ambiguïtés entourant les dialogues et la conciliation de pourparlers pour faire substituer deux régimes de droit?!

 

Dans le document traitant du traité « Entente concernant une nouvelle relation » :

  • Il est attentu que cette entente repose sur un modèle de développement qui mise sur les principes du développement durable, du partenariat et de la prise en compte du mode de vie traditionnel des Cris, ainsi que sur les principes d’une stratégie de développement économique à long terme, lesquels principes respectent les dispositions de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.

 

En effet, la communauté Cris s’est prononcée majoritairement en faveur pour la Paix des Braves, mais dans un cadre destiné à créer un nouveau partenariat entre Cris et Blancs et non au détriment de leur santé (physique et économique). Malgré les propos de Roméo Saganash, le président du Grand Conseil et le négociateur de la Paix des Braves, tenus publiquement, exprimant ouvertement son opposition au projet, Hydro-Québec amorçait les travaux le 7 novembre dernier. Malgré que les audiences publiques ont permis aux experts fédéraux de contester les analyses minimalistes de la contamination au mercure d’Hydro-Québec ainsi que les incidences sociales, de dénoncer l’absence d’analyse exhaustive des effets cumulatifs de la dérivation sur les écosystèmes de la région, etc. Hydro-Québec amorçait les travaux le 7 novembre dernier.

 

Par ailleurs, en 2004, la Cour suprême reconnaissait l’obligation morale des gouvernements de consulter les autochtones avant d’autoriser des projets publics ou privés sur des territoires qu’ils revendiquent. « L’obligation de consulter et d’accommoder fait partie intégrante du processus de négociation honorable et de conciliation qui débute au moment de l’affirmation de la souveraineté par les autochtones et se poursuit au-delà de la reconnaissance formelle des revendications », écrivait le juge en chef McLachlin. De plus, la cour précisait que l’obligation morale est de consulter les Premières Nations et non s’entendre avec. Or, il semble de toute évidence que le gouvernement n’a pas respecté son obligation morale. La Fondation Rivières, Révérence Rupert et la Sierra du Canada soutenaient que les délais impartis aux citoyens et groupes pour préparer leur analyse du projet étaient invivables. Les audiences publiques devaient débuter à la suite des réponses d’Hydro-Québec concernant les études d’impacts afin d’évaluer si les partis devaient recourir à une contre-expertise. De surcroît, c’était impossible, expliquait un des leaders écologistes, car la période pour demander cette aide financière était terminée et que les audiences étaient débutées (Le devoir, mars 2006). De plus, les participants de l’audience affirmaient être obligés de déposer leurs mémoires avant d’avoir obtenu toutes les réponses. Voilà la valeur démocratique des consultations publiques au sein du gouvernement Charest.

 

 

Ceci étant dit, outre les avantages économiques, les impacts environnementaux le gouvernement Québécois en place n’en semble pas très soucieux, car le projet lancé, on vivra dans les années à venir l’impact des gaz à effet de serre, la contamination au mercure, la violation de la faune, etc, au sein du continent.

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