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  • ORGANISMES INTERNATIONAUX À NY | 15, 16 et 17 OCTOBRE 2015

    « La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. »
    Préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948)

    Cette mission universitaire à NY a été un moment particulièrement intéressant du cours de Gestion participative. La visite de l’ONU (notamment les salles où siègent le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale) a été fort instructive. Nous y avons appris comment fonctionnent la représentation, les délibérations et l’élaboration de différentes politiques au sein de l’Assemblée générale. Par la suite, nous avons rencontré M. Jean-Claude Lauzon, Délégué général du Québec à NY qui nous a entretenus de la représentation du Québec à NY.

    Le vendredi, nous avions une journée assez chargée. Notre rencontre avec Son Excellence, M. Paul-Robert Tiendrébéogo, Ambassadeur à l’ONU de l’Organisation internationale de la Francophonie a été très appréciée de la part des étudiants. Nous y avons appris l’importance de l’alliance des états francophones dans la défense de leurs droits, qui vont bien au-delà des questions linguistiques (essor économique, accords de coopération multilatérale, développement durable, promotion de la paix, de la démocratie, des droits de l’homme, appui à l’éducation, la formation et l’enseignement, etc.).

    En après-midi, nous avons rencontre deux hauts fonctionnaires de la Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies, qui nous ont expliqué le rôle de la délégation du Canada et à la promotion de ses intérêts à l’ONU (développement international, sécurité des droits de la personne, droits des femmes, des enfants et des autochtones, lutte contre le terrorisme, etc.). Les diplomates nous ont décrit l’importance de leur rôle au de plusieurs commissions et comité sur lesquels ils siègent.

    Par la suite, nous avons rencontré M. Julian Florez, responsable du Programme Alimentaire Mondial, qui est la plus grande agence humanitaire pour la lutte contre la faim dans le monde. Le PAM s’occupe non seulement d’urgences humanitaires, mais il lutte également pour améliorer la sécurité alimentaire de milliers de personnes démunies et sous-alimentées. Le PAM a notamment institué un programme de dons en espèces ou de bons qui permettent aux plus pauvres de se procurer eux-mêmes les aliments dont ils ont besoin. Cela réduit non seulement le transport d’aliments, mais permet à ces personnes de regagner un peu de leur dignité.

    La professeure Champagne a clos cette mission par une conférence très intéressante sur le rôle de l’ONU et sur certains « mystères diplomatiques », notamment la décision du panel du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui a élu, à sa présidence, l’Ambassadeur de l’Arabie Saoudite, pays où des violations de droits de la personne sont souvent constatés (application de la charia, décapitations, etc.).

    Pascale Sirard

  • Droits des aborigènes | 9 octobre 2015

    Pour ce séminaire, nous avons eu l’immense privilège de recevoir deux figures phares des questions autochtones : Ghislain Picard, Chef des Premières Nations pour la région du Québec et du Labrador, et Michèle Audette, candidate du Parti Libéral du Canada à l’élection du 19 octobre et ancienne présidente de Femmes autochtones du Québec.

    Le séminaire sur les droits des aborigènes coïncidait avec une marche organisée le même jour pour contrer le silence des Premières Nations depuis le début de la campagne électorale fédérale. Pour le chef Ghislain Picard, il était temps qu’on affirme haut et fort les enjeux qui touchent les autochtones dans cette élection, car depuis le début de la campagne électorale, les partis politiques se montraient complètement indifférents à leur sort. Du point des Premières Nations, la mobilisation citoyenne autour d’une élection est problématique, car les Premières Nations se considèrent comme des nations souveraines, qui n’ont jamais cédé leurs territoires et ne reconnaissent pas le système parlementaire canadien. D’ailleurs, M. Picard a commencé son intervention par une longue tirade en innu, remerciant le peuple mohawk de l’accueillir sur son territoire.

    J’étais très heureuse d’entendre Michèle Audette lors de ce séminaire, car c’est une femme pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration. Elle nous a parlé de sa lutte contre une discrimination juridique, qui prend la suite d’un long combat que sa mère d’origine Montagnaise, Évelyne Saint-Onge, a entrepris contre une clause de la Loi sur les Indiens, qui précise qu’une femme amérindienne qui se marie à un Blanc ne peut retourner vivre dans sa communauté. Très impliquée dans la lutte des droits des femmes autochtones, victimes de violence et d’une grande pauvreté, Michèle Audette a participé à lutter contre la « discrimination systémique » envers les femmes autochtones et l’assimilation de leurs enfants. Comme ce séminaire précédait notre visite aux Nations-Unies, à NY, j’ai demandé à Mme Audette si l’appui de l’ONU à la cause autochtone avait changé quelque chose. Après un appui important de l’ONU en 1982, par la création d’un Groupe de travail sur les questions autochtones, l’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté, en 2007, la Déclaration des droits et des peuples autochtones, malgré l’opposition du Canada, qui a finalement signé cette Déclaration en 2010.

    Mme Audette a conclu en déplorant le peu de place qu’on fait de l’histoire des peuples autochtones dans nos cours d’histoire au Québec et sur la nécessité de rétablir des ponts entre Nations.

    Pascale Sirard

  • Assemblée nationale du Québec | 29 octobre 2015

    La visite de l’Assemblée nationale, le 29 octobre, a été un moment particulièrement intéressant du cours de Gestion participative et défense des droits.

    Nous étions attendus à l’Assemblée nationale pour assister à la période de questions. Avant notre arrivée au Salon bleu, nous avons le privilège d’être accueillis par le Premier ministre, Philippe Couillard, qui cite Bismarck*, puis enchaîne sur une boutade de l’ancien Premier ministre, Robert Bourassa, qui disait que « la période de questions, c’est une période de questions. Pas une période de réponses! ». M. Couillard, hilare, nous dit qu’il espère que nous ne serons pas déçus, maintenant que nous sommes prévenus.

    Ce jour-là, grosse nouvelle : le gouvernement annonçait que le gouvernement investirait 1 milliards de dollars américains pour aider l’entreprise Bombardier en échange d’une participation de 49,5 % dans une société en commandite. La période de questions est houleuse. Les députés de l’opposition se déchaînent contre les ministres du gouvernement qui prennent la parole, à tour de rôle, pour défendre cet investissement. Puis, on passe à un autre débat sur un éventuel projet de loi pour hausser le salaire éventuel des députés et l’abolition des allocations de transition pour les députés démissionnaires.

    L’Assemblée nationale est un symbole fort pour les étudiants d’un cours sur la Gestion participative et de voir tous ces élus au Salon bleu incarner la démocratie représentative et participative devrait nous tirer les larmes. En théorie. Ces principaux acteurs des grands débats nationaux qui incarnent la plus haute mission de l’État sont si empêtrés dans la forme que prennent leurs débats que l’exercice semble un peu burlesque (vu d’en haut, soit la tribune du Premier ministre où j’avais la chance d’être assise). En dehors du fait que nous avons peu entendu, en effet, de vraies réponses aux questions qui étaient posées, il me semblait y avoir, dans cet auguste Salon bleu, une certaine dilution du Politique : les débats tournent en rond, chacun préserve la ligne de parti, les quolibets fusent, les députés d’arrière-banc lisent leurs courriels... On avait la curieuse impression de l’illusion d’une participation citoyenne à cet idéal démocratique qui est le nôtre.

    Heureusement, le dîner au restaurant Le Parlementaire est venu rattraper le tout. J’ai eu la chance de partager un repas avec Carlos Leitao, ministre des Finances, avec qui nous avons pu discuter du modèle économique québécois pendant plus d’une heure. À partir des conclusions du rapport Godbout, nous avons eu la chance de débattre sur la place de l’État dans la société québécoise et sur les défis auxquels la Société québécoise est confrontée, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. Par la suite, nous avons pu échanger avec plusieurs députés sur des sujets très intéressants, notamment avec Marie-Claude Nichols, députée de Vaudreuil-Dorion et ancienne mairesse de la ville de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot sur la participation des femmes à la politique, et aussi avec Richard Merlini, Député et vice-président de la Commission de l'administration publique. Il nous a aussi parlé des travaux qui sont menés par cette Commission, expliqué le travail en commission parlementaire. Nous avons aussi discuté de la possibilité pour les citoyens et les groupes organisés de participer à un consultation sur un sujet d’intérêt public, soit par le biais d’une consultation générale (mémoire, intervention, consultation en ligne, etc.) ou particulière en fonction de notre connaissance d’une question (mémoire ou audition). Malheureusement, le député que j’avais invité, M. Jean-François Lisée, n’était pas disponible pour le repas.

    Tout au long de la journée, M. Trudel nous a entretenus des fondements de la procédure parlementaire, l’organisation des travaux de l’Assemblée nationale, le travail en commission parlementaire, les projets de loi, et le rôle de député en général. J’ai beaucoup apprécié cette visite.

    *Je ne me rappelle plus de la citation, mais ça aurait pu être celle-là : « Les lois c'est comme les saucisses, il vaut mieux ne pas être là quand elles sont faites. »

    Pascale Sirard